Cabinet GHA Gérard Hypolite Architectes

DÉCLOISONNEMENTS ET SIGNATURES

Le cabinet GHA – Gérard Hypolite Architectes  a imaginé  au rez-de-chaussée de ses bureaux un lieu d’un nouveau genre : ni showroom, ni galerie d’art, l’espace Art’Gone est un espace d’expression et de réflexion autour de l’art et de l’architecture. Les décloisonnements qui s’y opèrent agissent de façon complémentaire : ils ouvrent les yeux et nourrissent la raison. A condition d’y être invité…

Première idée reçue : les architectesne sont pas les ennemis des artisteset inversement. Mieux, ils pourraientmême travailler ensemble et s’associerpour proposer leurs créations aux maîtresd’œuvre qui leur demandent d’imaginerpour eux. En se rapprochant de la réalitédu marché, en choisissant de valoriser cequi tend à disparaître dans l’uniformitédes programmes contemporains : lasignature de style. C’est le trait communaux deux activités d’artiste et d’architectequi trouvent ici une raison d’exposer et dele faire savoir en combinant contenu artis-tique et support de l’oeuvre. Le rez-de-chaussée a été décloisonné et traité ennoir et blanc, comme pour répondre à l’ex-térieur de l’immeuble. Dans ce vaste plateau ouvert et éclairé par de joliesbaies en métal, les sérigraphies sur verre, les sculptures et les tableauxcontemporains trouvent un écrin de choix. Sobre, graphique, élégantissime. Jérôme Greff, associé chez GHA nous en dit plus : « ceux qui exposeront ici(en ce moment Paul Flicklinger, Serge Wilczynski, Christophe Massonndlr…) entretiennent un lien fort avec le bâtiment, et peuvent ici “vernisser“ou organiser des réceptions sur invitation.»

Deuxième idée reçue : le lieu n’est pas une galerie d’art ouverte aupublic. Il faudra y être invité, ou avoir sa pierre (ou sa palette) à apporter àl’édifice pour y participer. La terrasse sur le toit, les salles de réunion dudeuxième étage et du niveau inférieur peuvent en outre accueillir des ate-liers d’experts, des soirées de réflexions où le débat est ouvert :hommespolitiques, aménageurs, constructeurs, décideurs du BTP, architectes et réalisateurs de fresques peuvent s’y parler sans pression, endehors d’un cadre de négociation strict ou prépensé. Sérieux l’espaceArt’Gone ? Troisième idée reçue : s’il reste un espace de travail pour lessept architectes de l’équipe de GHA, il s’agit aussi de rendre la chose fes-tive lorsque les bureaux se vident, de faire profiter aux amis d’Art’Gone deces espaces rendus conviviaux et propices à des installations artistiques éphémères.

Troisième idée reçue : s’il reste un espace de travail pour lessept architectes de l’équipe de GHA, il s’agit aussi de rendre la chose fes-tive lorsque les bureaux se vident, de faire profiter aux amis d’Art’Gone deces espaces rendus conviviaux et propices à des installations artistiqueséphémères. “LE PLUS NEW YORKAIS DES IMMEUBLES MESSINS”. Réfléchir à ce qui fait avancerl’architecture et penser la ville avec ceux qui la rendent belle est une idéeque Gérard Hypolite a lancé depuis des années. “Les jeudis de l’Argonne”pourraient alors bien devenir “les soirées d’Art’Gone” ! Lui-même a créé dumobilier et collabore avec Patrick Pons, spécialiste de la communication(directeur artistique de l’espace Art’Gone) pour gérer ce nouvel outil. GHAa installé ici ses bureaux en 2000, dans un bâtiment de style art déco aulook industriel « le plus new-yorkais des immeubles messins »comparesouvent Gérard Hypolite. Auparavant, il abritait la réserve de documents etde papiers de la Banque Populaire. Il surprend par sa nature à la foisincongrue et pourtant bien ancrée dans le paysage. Les verrières de styleatelier, le béton brut, le noir et le blanc, l’épure des bureaux et des sallesde réunion, la touche design dans le mobilier rappellent que pinceau etéquerre partagent la justesse du trait, la force de l’expression, la clé de nos émotions…

LA SEMAINE

AURÉLIE MOHR-BOOB