Ce qu’il y aura dans Bon-secours

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Une lecture en diagonale peut être la bonne ! Quand Yves Lion et son cabinet d’architecture ont retenu le principe d’une rue en diagonale entre la place située devant le lycée Georges de La Tour et celle à créer devant le lycée Louis Vincent pour revisiter le secteur occupé par l’ancien hôpital Bon Secours, la quasi unanimité des opinions s’est faite en février 2014. Voici maintenant que sont connus les acteurs et les grandes répartitions de ce qu’il y aura à l’intérieur de ce quadrilatère. Ce sont des régionaux, promoteurs aussi bien qu’architectes. Autre particularité de cette opération présentée lundi.

Salle des mariages de l’hôtel de ville de Metz. Pas de Nathalie Baye ni de « Volante » cette fois, pas de cinéma non plus mais des sentiments exprimés avec une certaine sincérité et une belle fierté. Les deux officiants que sont Dominique Gros le maire et Richard Lioger, son premier adjoint en charge de l’urbanisme, célèbrent l’union entre trois promoteurs locaux pour réaliser l’ensemble immobilier qui remplacera l’ancien hôpital Bon-Secours. Stéphane Noël ( Habiter), François Zieger ( Claude Rizzon) et Yann Chevalier ( Logiest) sont là pour l’échange des alliances et les témoins en sont quatre cabinets d’architectes locaux ou régionaux de même que Perle, une structure d’investissement en nue propriété partenaire des promoteurs sociaux. Le programme comportera 400 logements, aussi bien en accession à la propriété ( la plus grand partie), qu’en investissement, en logements sociaux et en résidence seniors.

Pour Dominique Gros, c’est sous l’angle de l’efficacité qu’il faut lire le contexte global et plus particulièrement immobilier de Metz pour ce qui concerne la reconversion des friches. L’amphithéâtre ( friche ferroviaire), l’ancienne usine des Tabacs ( friche industrielle) et maintenant Bon Secours ( friche hospitalière) montrent qu’ici les choses ne trainent pas. « Pour Bon-Secours on peut même dire que les choses ne se seront jamais arrêtées. Dès le lendemain de la décontamination et de la destruction, le chantier pourra démarrer. C’est une performance dans laquelle je veux saluer le travail de Richard Lioger mais dire aussi l’importance de la concertation, du consensus sur la proposition urbanistique d’Yves Lion pour aboutir à une opération qui sera audacieuse dans son schéma ».

Sans condition suspensive

Puisque le ballon et la parole lui sont passés Richard Lioger remercie alors les promoteurs et acteurs présents en rappelant un des termes du contrat initial que lui avait « imposé le maire : retrouver les 11,5 millions d’euros qui ont été versés au CHR. Ce n’était pas qu’une question d’argent mais cet aspect n’était pas négligeable. Nous nous retrouvons avec un coût du foncier qui est ici supérieur de 25% à ce qu’il est à l’Amphithéâtre où on nous dit déjà que c’est cher ! Les promoteurs ont acquis un droit à construire entre 31 et 32 000 mètres carrés soit 400 logements environ de même que 137 places de stationnement dans le parking Maud’huy pour 12,5 millions d’euros. Un prix voisin de la transaction qu’il y avait eue à l’époque entre Impérial Tobacco et Bouygues pour le projet de la Manufacture ». L’élément qui a conduit au choix de l’équipe dont Stéphane Noël pour Habiter avait pris la tête est « leur volonté farouche de le faire, leur souhait de se couler dans le projet Lyon, de respecter un calendrier mais aussi l’absence d’une clause de condition de commercialisation ». Une soupape de sécurité que font souvent jouer les promoteurs. Autrement dit la vente pourra être actée de façon ferme après la délibération du conseil municipal de Metz la semaine prochaine. Ne restait plus aux promotteurs qu’à s’exprimer puis aux architectes à se présenter. Stéphane Noël pour Habiter dans le rôle de Master promoteur ( voir l’article ci-contre), François Zieger pour Claude Rizzon et Yann Chevalier pour Logiest.

A cœur battant

« Cette opération sera ce que nous saurons en faire. Le prix est le résultat de l’envie » commente François Zieger, patron de la promotion de Claude Rizzon et qui, plus que d’autres peut être sait ce que représente Bon Secours pour la vie des Messins et des Lorrains. « On y est né, on y a souffert et parfois disparu, on y à guéri. Un hôpital est une invitation à l’espoir de Renaissance ». Victime lui-même d’un gros accident cardiaque il y a quelques années il veut mener de dossier là « cœur battant ». Il est heureux d’avoir trouvé en Stéphane Noël un partenaire déterminé, avec l’architecte luxembourgeois Valentiny un nouvel intervenant à Metz, avec Gérard Hypolite et Michel Klein de vieux complices. Avec Yves Lion une vision nouvelle de ce quartier en « reliant deux temples du savoir et une église ». Directeur de Logiest Yann Chevalier incarne un promoteur social qui a passé le cap des 50 ans et se trouve engagé dans trois des secteurs déterminants de la ville: Manufacture, Coteaux de la Seille et Bon-Secours. « Longtemps, dans les nouveaux quartiers comme dans des opérations de réhabilitation nous avons accompagné la ville dans son développement. Aujourd’hui sur ce site nous contribuons à reconstruire la ville sur la ville, nous sommes en cohérence avec les aspirations des habitants mais aussi les impératifs globaux de l’environnement ». S’y ajoute un aspect plus technique: « Nous intervenons avec la contrainte de loyers sur lesquels nous ne pourrons pas nous contenter de répercuter les prix plus élevés du foncier. A nous de trouver les optimisations qui permettent à nos locataires de participer à cette reconquête de Bon-Secours ».